L’appendicite aigue
Qu’est-ce que l’appendicite aiguë ?
L’appendicite correspond à une infection de l’appendice cuasées par des bactéries présentes dans l’intestin et qui peut être favorisée par des selles qui se bloquent dans l’appendice. Il s’agit de la principale cause de chirurgie en urgence chez les enfants.
Qu’est-ce que l’appendice ?
L’appendice iléo-caecal est une structure tubulaire, borgne de 5 à 10 cm de long et d’1/2 cm de large, reliée au colon (caecum) dans la partie inférieure droite de l’abdomen. Il n’a pas de rôle dans la digestion et son résection n’a pas de conséquence sur le fonctionnement de l’intestin.
Comment peut-on faire le diagnostic d’une appendicite ?
Au début, le volume de l’appendice est augmenté et devient sensible (c’est l’inflammation). L’enfant se présente avec des douleurs abdominales localisées dans la région inférieure droite de l’abdomen, accompagnées d’une légère fièvre, des vomissements.
Si l’appendicite évolue, un abcès peut se former autour avec du pus et/ou se perforer et se vider dans l’abdomen, entraînant une péritonite (inflammation du péritoine). L’abdomen est alors douloureux dans sa totalité et devient tendu, la fièvre élevée et l’enfant très fatigué et vomit beaucoup.
Bilan biologique :
Dans certains cas l’appendicite n’est pas facile à diagnostiquer avec certitude car d’autres maladies peuvent donner les mêmes signes chez les enfants : infection urinaire, gastro-entérite, infection virale, infection pulmonaire…
On demande alors des examens complémentaires sont souvent utiles pour préciser le diagnostic : bilan sanguin infectieux et urinaire, radiographie, échographie.
Malgré tous les examens disponibles, le diagnostic peut rester incertain et le chirurgien peut choisir d’opérer sans avoir une confirmation absolue du diagnostic pour éviter les complications infectieuses.
Quels sont les risques d’une appendicite si on l’opère pas ?
A début, l’appendicite présente habituellement peu de risques. Toutefois, lorsque le délai de consultation a été tardif, lorsque le diagnostic a été difficile ou que l’évolution a été rapide, l’infection peut diffuser à tout l’abdomen et passer au sang (septicémie), mettant alors en danger la vie de l’enfant.
Enfin, plus la prise en charge est tardive, plus le risque d’abcès post-opératoire est important.
Que faut-il faire quand on suspecte une appendicite ?
Lorsque le diagnostic n’est pas encore certain, si l’état général de l’enfant est bon, il peut être gardé en observation pour surveiller l’évolution des symptômes. Lorsque le diagnostic est confirmé, le traitement de l’appendicite est dans la grande majorité des cas chirurgical. L’intervention chirurgicale permet de retirer l’appendice malade et de nettoyer la zone de l’infection pour éliminer le maximum de bactéries de l’abdomen.
Le traitement médical par antibiothérapie permet ensuite de s’assurer que la zone opératoire reste propre afin de limiter la survenue d’abcès. Parfois, le traitement chirurgical n’est réalisé que dans un deuxième temps pour éviter les complications liées à une intervention en période inflammatoire.
Comment se déroule l’intervention chirurgicale ?
L’intervention est réalisée sous anesthésie générale souvent complétée par une anesthésie loco‐régionale permettant de diminuer la douleur post‐opératoire.
Comme pour toute intervention chirurgicale, une consultation avec le médecin anesthésiste est obligatoire et permet d’expliquer les modalités et les risques de l’anesthésie pratiquée lors du geste.
L’intervention peut être réalisée de deux façons qui laisseront des cicatrices différentes mais quelle que soit la voie d’abord utilisée, laparotomie ou laparoscopie, la prise en charge chirurgicale nécessite le retrait de l’appendice malade et le nettoyage de la zone de l’infection.
Le choix de la voie d’abord dépend des habitudes du chirurgien, de l’âge, du sexe et de la corpulence de votre enfant, de la position de l’appendice et du degré d’infection. Il arrive parfois que les deux méthodes soient utilisées simultanément.
Appendicectomie par laparotomie :
La voie « classique » est réalisée par une ouverture dans la partie inférieure droite de l’abdomen, sa taille de 3 à 6 cm dépendant essentiellement de la position de l’appendice et du degré d’infection.
Appendicectomie par cœlioscopie :
L’autre voie souvent utilisée est la cœlioscopie ou laparoscopie, qui est réalisée en introduisant dans l‘abdomen une caméra miniaturisée et plusieurs instruments à travers des petites incisions.
L’appendice est lié à sa base puis enlevé. En fonction du degré d’infection, la région est nettoyée avec du sérum physiologique, et un drain dont l’extrémité est posée sur le site opératoire peut être laissé en place pour quelques jours pour laisser s’écouler des sérosités.
L’appendice peut être détruit par l’infection ou inextirpable. Dans ce cas l’intervention consiste en l’évacuation de l’infection (pus) et au nettoyage de la région. Dans certaines situations une sonde urinaire est mise et laissée en place pour faciliter l’évacuation et mesurer la quantité d’urines.
En cas de vomissements, une sonde peut être laissée dans l’estomac quelques jours, jusqu’à une reprise de la motricité digestive, souvent objectivée par la présence de gaz ou de selles. Au cours de l’intervention le chirurgien peut se trouver en face d’une découverte ou d’un événement imprévu nécessitant des actes complémentaires ou différents de ceux initialement prévus, voire une interruption de l’acte opératoire.
Suites opératoires
Un traitement contre la douleur est systématiquement prescrit. Les antibiotiques sont prescrits à votre enfant systématiquement, il sera perfusé, et hospitalisé de 24h à 10 jours en fonction des constatations opératoires :
Si l’appendice était peu malade, les antibiotiques seront prescrits pour 24h à 48h, la perfusion pourra être enlevée moins de 24h après l’intervention dès que votre enfant pourra boire sans vomir. Il pourra alors quitter l’hôpital rapidement avec un traitement contre la douleur et des consignes de surveillance à domicile.
Si l’appendice était très infecté avec un abcès ou une péritonite, les antibiotiques seront prescrits pour 10 jours environ, la perfusion sera maintenue plusieurs jours pour les antibiotiques et pour apporter des calories (alimentation par voie veineuse) en attendant que le transit intestinal, interrompu à cause de l’infection, reprenne.
Quelques vomissements peuvent être observés les premiers jours. Le drain et la sonde urinaire seront enlevés en fonction de leur débit selon les recommandations des médecins.
Quels sont les risques et complications d’une appendicectomie
Il existe des risques liés à l’anesthésie et aux médicaments utilisés lors de l’intervention. Ce sont des risques allergiques et toxiques, souvent imprévisibles mais exceptionnels. L’anesthésiste vous informera de ces risques et vous pourrez lui poser les questions que vous souhaitez.
Il existe des risques liés au geste opératoire :
Pendant l’intervention :
- Saignement excessif nécessitant une transfusion
- Blessure d’un organe de voisinage (intestin, vaisseaux notamment) nécessitant une réparation
Après l’intervention :
- Saignement nécessitant une réintervention en urgence pour être stoppé o Infection du site opératoire (abcès) ou de la cicatrice
- Cicatrice disgracieuse
- Occlusion intestinale due à des adhérences post-opératoires et post infectieuses parfois plusieurs années après l’intervention
- Comme pour toutes les interventions, ces complications non exhaustives peuvent nécessiter une réintervention et très exceptionnellement dans le cas de cette maladie, engager le pronostic vital.
A la sortie de la clinique :
Un traitement antalgique est prescrit +/- associé à un traitement antibiotique selon les cas.
Un repos à domicile et un arrêt du sport sont recommandés dont la durée dépend de la gravité de l’appendicite et du type d’intervention réalisée. Les éléments suivants devront être surveillés à domicile : fièvre, douleurs, tolérance alimentaire, transit intestinal, état général. En cas d’anomalie vous devez contacter votre chirurgien dans les plus bref délais.
Une consultation post-opératoire avec le chirurgien est souvent organisée quelques semaines après la sortie.